"La notion de littératures francophones, distinctes de la tradition littéraire française, s’est progressivement affirmée dans la seconde moitié du XXe siècle. L’usage distingue ainsi « la » littérature francophone, c’est-à-dire l’ensemble des textes littéraires écrits en français (y compris la littérature française), et « les » littératures francophones, soit l’ensemble des textes littéraires de langue française écrits par des auteurs issus de pays ou de régions extérieurs à l’Hexagone. Une distinction qui demeure problématique.
En effet, l’autonomie de ces littératures a été difficilement acquise. En 1958 encore, l’Encyclopédie de la Pléiade les désignait comme des « littératures connexes ». Nombre d’entre elles, présentées comme émergentes, vont s’imposer à la faveur des décolonisations, en dépit d’un centralisme français qui demeurera longtemps dominant. En outre, l’homogénéité d’un espace littéraire allant de la Polynésie aux Antilles, de l’Afrique subsaharienne à l’Europe en passant par le Maghreb ou l’océan Indien est loin d’être évidente. La situation de cette production littéraire, tantôt marginalisée, tantôt présentée sans grand souci de cohérence, explique les malentendus qui s’attachent à la notion de littératures francophones. Pour aborder celles-ci, il convient de privilégier une dimension transnationale, accordée à la pluralité des situations d’écriture. On sort ainsi des cadres habituels de l’histoire littéraire." Encyclopedie Universalis
- Enseignant: MERIEM HAMADI